5. Zoulikha Bouabdellah, Spider

Zoulikha Bouabdellah, née à Moscou en 1977, est algérienne et vit à Casablanca avec son mari français.

Ses parents sont des intellectuels communistes, (d’où sa naissance à Moscou). Son père est un vidéaste, dont les films sont au centre Pompidou et dans de nombreux musées et sa mère était la directrice du Musée des Beaux-Arts d’Alger. Ils ont dû fuir l’Algérie au moment des insurrections islamistes.

Zoulikha développe un art féminin ancré dans une tradition arabe.
Elle revendique une liberté féministe, notamment sur le plan de la séduction et du sexe dans un contexte culturel musulman, provoquant de vives réactions de la part de conservateurs religieux.
Dans sa vidéo culte « Dansons » elle performe une danse du ventre en attachant des foulards bleu, blanc, rouge à sa taille et au son de la Marseillaise. Cette vidéo, illustration de son identité duale maghrébine française, a rejoint les collections du Centre Pompidou, puis la performance Silence. Pour son installation « Silence » présentant des escarpins-talons aiguille, styletto- disposés sur des tapis de prière, ou ses aquarelles stylisées de mosquées où les minarets et les dômes prennent des allures de verges et de seins, aquarelles vite collectionnées (en connaissance de cause ou pas ) par les sheikas des émirats du Golfe.

Dans la présente sculpture inspirée par Louise Bourgeois, les pattes de l’araignée reprennent le dessin de façades de mosquées. L’ombre portée de la sculpture figure au sol des représentations de ces édifices religieux musulmans. À l’image de l’araignée, la religion musulmane étend et tisse sa toile petit à petit.

L’artiste a participé à de nombreuses expositions internationales : Biennales de Dakar, rencontres de Bamako, Africa Remix (Paris, Londres, Tokyo), Musée African Art de New York. Ses œuvres se trouvent dans de nombreux musées : Centre Pompidou, Mathaf de Doha, Ludwig Museum de Vienne, Med Museum USA.

Zoulikha Bouabdellah est descendante en ligne directe du dernier calife de l’Alhambra de Grenade, Boabdil.