6. Constantin Brancusi, Colonne sans fin (D’après)

Constantin Brâncuși (1876-1957), est l’un des plus grands sculpteurs européens, père de la sculpture moderne.
Né en Roumanie, il s’installe à Paris en 1905. Il travaille brièvement dans l’atelier de Rodin. Avec un vocabulaire de forme limité, il travaille par série d’œuvres en développant de nombreuses versions de chacune de ses sculptures dans un but d’élévation spirituelle. C’est le cas pour « Le Baiser », « La Muse endormie », « l’Oiseau dans l’espace », « la Colonne infinie ».

La colonne infinie (ou sans fin), ici en fer, peinte en bleu, réalisée comme un hommage à Brancusi par le sculpteur Giovanni Scarciello, a initialement été commandée en 1918 par la Ligue des femmes de Gorj, en Roumanie, comme monument aux morts de la Première Guerre mondiale pour les époux et fils morts au combat. L’original se trouve exposé en Roumanie, mais de multiples versions sont exposées dans les musées (plusieurs originaux dans différents formats et matières au centre Pompidou, un exemplaire en bois au Moma de New-York) et ont influencé beaucoup d’artistes sculpteurs contemporains.

Cette colonne composée de nombreux éléments aux losanges inversés, ici un demi-élément suivi de trois éléments pleins et terminé par un demi-élément, rappelle un motif omniprésent dans le vocabulaire architectural et décoratif de la Renaissance en Val-de-Loire.

On retrouve ce motif vertical (un demi-cercle surmonté d’un cercle plein, surmonté d’un demi-cercle), sur la façade du château de Chenonceau, la façade et l’escalier d’Azay-le-Rideau, sur un hôtel particulier de la Renaissance à Tours, et repris comme motif dans le décor en bois de dressoirs de la Renaissance.

Les œuvres originales de Brancusi sont rares et très recherchées. La petite sculpture en bois « Madame LR » 94 centimètres de la collection Yves Saint-Laurent, s’est vendue en 2009 plus de 29 millions d’euros.